Le retour
Hiver 2004-2005 Nous avons mouillé l’ancre au Québec pour permettre à deux belles grandes adolescentes de vivre autre chose qu’une vie de nomade. Cinq ans en mer leur a ouvert l’esprit sur un monde de respect et de tolérance. Aujourd’hui Chloé et Joëlle vont à l’école, comme tout jeune de leur âge, et semblent très heureuses. Elles ont tôt fait de trouver des amies et amis pour partager une vie moins aventureuse, certes, mais toute aussi enrichissante. Le retour, nous l’avions planifié bien avant le départ. Pas question de refaire le même travail, la vie est trop courte pour ça! Maintenant, nous naviguons d’une escale scolaire à l’autre, d’une ville à l’autre, en présentant une ciné-conférence et un livre-photos relatant nos aventures. Nous travaillons aussi à l’écriture du récit d’un voyage qui dure et dure encore… Balthazar est au sec pour une saison ou deux, ce qui nous laissera le temps de lui faire un bon radoub. Ensuite nous naviguerons sur les eaux du plus majestueux fleuve au monde, le Saint-Laurent, avant de mettre le cap sur l’Europe, le Brésil, la Turquie, la Corse, à moins que nous allions tâter de la banquise du côté du Labrador ou de la Patagonie, ou encore les fjords de… Bilan Après trois ans de voyage, Chloé entreprenait son secondaire. Nous avons eu la chance de trouver une école québécoise qui a bien voulu l’inscrire et nous envoyer les livres et cahiers ainsi que quelques examens dont elle avait besoin pour satisfaire les normes de l’éducation au Québec. On doit une fière chandelle à l’école Sophie-Barat ainsi qu’à sa sympathique directrice. Au retour, Chloé avait déjà un bulletin en bonne et due forme à donner pour son entrée en troisième secondaire. Joëlle a présenté, de son côté, son bulletin de première année pour entrer en première secondaire. L’école avait surtout besoin de leur numéro d’identification et, grâce à l’ouverture d’esprit du directeur, elles n’ont pas eu à passer d’examens d’entrée. Leur intégration s’est bien déroulée. Elles n’avaient apparemment aucun retard mais ont eu à s’adapter aux devoirs et aux examens qui se faisaient beaucoup plus nombreux que sur le bateau. Tout compte fait, ces cinq années en mer leur ont ouvert les yeux face à différentes cultures et permis de développer un sens de l’adaptation, du respect et de la tolérance. Elles ont aussi appris l’anglais et apprécié la richesse de la lecture qui demeure chez elles un réel plaisir. |